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Les repas dans la Bible : de la table biblique à notre table de Noël

Photo du rédacteur: Harmony DumasHarmony Dumas

Dernière mise à jour : 1 déc. 2024


table de noel

Chaque année, à l’approche de Noël, nous aimons explorer les origines de nos traditions festives. Ces coutumes, qui embellissent nos foyers et rassemblent nos familles, puisent souvent leurs racines dans l’histoire biblique et la foi chrétienne. Après avoir médité sur la crèche, le sapin, la lumière et les anges les années précédentes, nous vous invitons cette année à un voyage au cœur des repas bibliques. De la Genèse à l’Apocalypse, les repas jalonnent l’histoire sainte, symbolisant l’alliance, la communion et la grâce. Ils nous conduisent jusqu’à notre table de Noël d’aujourd’hui, lieu de partage et de joie. Préparons-nous donc à savourer cette réflexion spirituelle, en attendant de déguster les bons petits plats de Noël !


Les repas dans la Bible

De la Genèse, où Adam et Ève mangent le fruit défendu, à l’Apocalypse avec le festin des noces de l’Agneau, la Bible regorge de récits où le repas tient une place centrale. Ces moments symbolisent la fraternité, la convivialité, et surtout l’alliance avec Dieu. La table devient un lieu de rencontre, d’enseignement et de communion, illustrant la relation profonde entre l’homme et le divin.



Notre exploration se structurera autour de trois axes :

1. La table comme symbole d’alliance dans l’Ancien Testament

2. Les repas dans la vie de Jésus

3. La dimension communautaire et eschatologique des repas dans la tradition chrétienne


L’Ancien Testament : Le repas comme symbole de l’alliance

Dès les premiers chapitres de la Genèse, l’alimentation revêt une signification symbolique. En mangeant du fruit interdit, Adam et Ève brisent leur relation avec Dieu, associant la nourriture au sacré et à la transgression. Cependant, d’autres épisodes mettent en valeur la table comme lieu d’alliance et de bénédiction.


Le repas d’Abraham sous le chêne de Mambré


Abraham accueillant les trois visiteurs sous le chêne de Mambré

Abraham reçoit trois visiteurs mystérieux sous le chêne de Mambré (Genèse 18, 1-15). Il leur offre un repas copieux, préparé avec empressement par Sara. En partageant ce repas, Abraham reçoit la promesse que Sara enfantera un fils malgré leur âge avancé. Ce moment marque une rencontre divine et scelle une promesse d’alliance. Les trois visiteurs sont souvent interprétés comme une préfiguration de la Trinité.


Le repas de la Pâque


Le repas de la Pâque, célébré avant l’exode d’Égypte, est un moment clé pour le peuple d’Israël. Dieu demande aux Hébreux de préparer un agneau pascal, des pains sans levain et des herbes amères (Exode 12). Consommé dans l’urgence, ce repas incarne la libération de l’esclavage et l’alliance entre Dieu et son peuple. Devenu rituel annuel, il rappelle aux croyants l’histoire du salut et leur identité en tant que peuple choisi.


Les sacrifices et offrandes


Dans le Temple, les sacrifices incluent des repas symbolisant la communion avec Dieu. Les offrandes de paix permettent aux fidèles de manger une partie de l’animal sacrifié, incarnant ainsi la réconciliation et la relation étroite entre Dieu et l’humanité. La nourriture devient un vecteur de spiritualité, un moyen de partager la bénédiction divine.


Le Nouveau Testament : Jésus et la table comme lieu de grâce

Dans le Nouveau Testament, les repas occupent une place de choix dans le ministère de Jésus. La table devient le lieu privilégié de sa présence, de son enseignement et de ses miracles.


Jésus invité chez Marthe et Marie


Jésus est accueilli chez Marthe et sa sœur Marie (Luc 10, 38-42). Tandis que Marthe s’affaire aux tâches domestiques, Marie s’assoit aux pieds de Jésus pour écouter sa parole. Jésus souligne que Marie a choisi “la meilleure part”, invitant ainsi à privilégier l’écoute et la relation avec lui, même au cœur des occupations quotidiennes.


Le repas chez Simon le pharisien


Invité chez Simon le pharisien, Jésus voit une femme pécheresse venir laver ses pieds avec ses larmes et les essuyer avec ses cheveux (Luc 7, 36-50). Ce geste d’amour et de repentir est accueilli par Jésus, qui pardonne ses péchés. Le repas devient alors un lieu de miséricorde et de réconciliation.


Les noces de Cana

Les noces de Cana - Véronèse

Lors des noces de Cana, Jésus accomplit son premier miracle en transformant l’eau en vin (Jean 2, 1-11). À la demande de sa mère Marie, il manifeste ainsi sa gloire et inaugure sa mission publique. Le vin, symbole de joie et de bénédiction, préfigure la nouvelle alliance qu’il vient établir.


Jésus partageant la table avec les pécheurs


Jésus est souvent critiqué pour manger avec les publicains et les pécheurs (Luc 5, 27-32). Il appelle Matthieu le collecteur d’impôts, et se rend chez Zachée. En partageant le repas avec eux, il manifeste que le salut est offert à tous, et que la table est un lieu d’accueil inconditionnel pour ceux qui cherchent la rédemption.


La multiplication des pains


Dans le miracle de la multiplication des pains, Jésus nourrit une foule immense avec quelques pains et poissons (Matthieu 14, 13-21). Ce repas est un signe de sa compassion et de sa capacité à pourvoir aux besoins matériels et spirituels de l’humanité. Il se présente comme le “pain de vie”, celui qui comble la faim profonde des hommes.


La Cène : institution de l’Eucharistie

Jésus avec l'Eucharistie lors de la dernière Cène par Juan de Juanes, 16e siècle. Wikipédia.
Jésus avec l'Eucharistie lors de la dernière Cène par Juan de Juanes, 16e siècle. Wikipédia.

Le dernier repas de Jésus avec ses apôtres, la Cène, est le sommet de la symbolique du repas dans le Nouveau Testament. Pendant le repas pascal, Jésus bénit le pain et le vin, les offrant comme son corps et son sang (Matthieu 26, 26-28). Il institue ainsi l’Eucharistie, sacrement central de la foi chrétienne, où la table devient le lieu de l’alliance nouvelle, scellée par son sacrifice.


Le repas d’Emmaüs


Après sa résurrection, Jésus se manifeste aux disciples d’Emmaüs qui ne le reconnaissent pas. C’est en rompant le pain avec eux que leurs yeux s’ouvrent (Luc 24, 30-31). Le repas devient un lieu de révélation, où la présence du Christ ressuscité est reconnue.


L’invitation à l’hospitalité


Jésus enseigne l’importance de l’hospitalité désintéressée : « Lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles » (Luc 14, 13). Il encourage à une générosité sans attente de retour, reflétant l’amour gratuit de Dieu.


La table dans la tradition chrétienne : Une dimension communautaire et fraternelle

Les premiers chrétiens poursuivent cette tradition du repas partagé. Les agapes ou repas du Seigneur rassemblent les fidèles pour la prière, l’enseignement et la communion fraternelle. Ces repas prolongent la Cène et renforcent l’unité de la communauté.


L’appel à l’unité et à la charité


L’apôtre Paul exhorte les chrétiens de Corinthe à vivre ces repas dans l’unité et le respect mutuel (1 Corinthiens 11, 17-34). Il rappelle que la table du Seigneur est un lieu de communion, où les divisions sociales doivent disparaître, et où chacun est appelé à considérer l’autre avec amour.

L'Agneau de Dieu était un symbole de la crucifixion du Christ. En bas à gauche des détails sont les prophètes de l'Ancien Testament tenant des bibles ou des Écritures, et en bas à droite sont les disciples. Le clergé est visible en haut à gauche.
L'Adoration de l'Agneau Mystique, de l'retable de Gand, détail de la moitié inférieure du panneau central, 1432

Le banquet céleste de l’Apocalypse


Dans le livre de l’Apocalypse, le “festin des noces de l’Agneau” (Apocalypse 19, 9) symbolise la réconciliation finale entre Dieu et l’humanité. Il représente le Royaume de Dieu, où les fidèles partageront un repas éternel avec le Christ. La table devient le signe de l’accomplissement de la promesse divine, de la plénitude de la communion avec Dieu.


Conclusion

Les repas dans la Bible sont bien plus que des moments de convivialité ; ils sont des lieux de révélation, d’alliance et de grâce. De l’Ancien Testament au Nouveau Testament, la table symbolise la relation entre Dieu et l’homme, l’offre de salut et la communion fraternelle. Pour nous, chrétiens, l’Eucharistie est le sommet de cette symbolique, le repas où nous rencontrons Dieu et anticipons le banquet éternel du Royaume.


En cette période de Noël, alors que nous nous préparons à partager des repas en famille et entre amis, souvenons-nous de cette dimension spirituelle. Que nos tables deviennent des lieux d’accueil, de partage et de joie, reflétant l’amour de Dieu pour chacun de nous.


Joyeux Noël à tous !


Pour aller plus loin


Cet article est extrait du bulletin paroissial D’une rive à l’autre de décembre 2024. Vous pouvez consulter le bulletin complet ici.


Retrouvez également les articles des années précédentes :




Que vos repas de Noël soient remplis de joie, de partage et de la présence du Christ !

 
D'une rive à l'autre - novembre 2024

Découvrez cet article dans le Bulletin Paroissial de Décembre 2024


N'hésitez pas à lire notre bulletin paroissial de décembre 2024 pour découvrir toutes les actualités de la paroisse du Val de Lagny. Que la paix et la joie de Noël remplissent vos cœurs et vos foyers !






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